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Les nuisances sonores dans les transports bruxellois : stop aux sons non désirés !

Prendre le métro à Bruxelles est une véritable torture sonore que je ne souhaite à personne. Dans une société dite moderne, les espaces publics devraient être synonymes de bien-être et de respect mutuel. Pourtant, dans les transports en commun bruxellois, c’est le contraire qui se passe : la liberté sonore de certains empiète sur le confort auditif de tous.

Les sons industriels produits par le passage de la rame produisent déjà un volume élévé. De même que les sirènes qui retentissent à la fermeture des portes. Mais ce qui atterre, c'est ce comportement devenu si commun qui consiste à laisser les sons du haut-parleurs de son smartphone à tout va : certaines personnes n'ont aucun problème à laisser leur musique, leurs bips-bips de jeux vidéos ou bien les sons divers de leurs vidéos quand ils prennent le métro ou même le bus. D'autres encore, passent des appels en mode haut-parleur à un niveau tonitruant. Une situation tout de même incroyable alors qu'on trouve facilement des écouteurs basiques pour environ 3€. Parfois, j'ai envie de tordre le cou aux concepteurs qui ont décidé que mettre des baffles sur un smartphone allait être une bonne idée !

La plupart des gens sont passifs face à ce comportement, et ce constat m'interroge sur le manque criant de civilité sur le réseau de la STIB. STIB dont le personnel lui-même ne semble avoir aucune attention pour ce genre de nuisances sonores : une fois, alors que j'interpellais une personne dans un bus, le conducteur plutôt que de m'aider m'a conseillé de mettre des boules quiès... Un comble non ? Est-ce cela la société que l'on souhaite, une société où les usagers des transports en commun, et plus généralement l'ensemble des citoyens sont obligés de s'isoler sensoriellement des autres ?

Et d'ailleurs, comment prendre au sérieux les campagnes de la STIB à ce sujet, lorsque elle-même montre le mauvais exemple ? En effet, comme si toutes ces agressions sonores ne suffisait pas, il faut en plus se farcir du matin au soir la playlist médiocre de la STIB sur les quais. Il serait bon de rappeler que la STIB non plus n'a pas à imposer aux utilisateurs des transports publics de la musique non désirée.

Est-il besoin d'énumérer tous les études qui démontrent les effets néfastes du bruits sur la santé ? Bruxelles Environnement eux-mêmes ont d'ailleurs édité une brochure intitulée Vivre au calme à Bruxelles (2021) à ce sujet. Augmentation du stress, fatigue, problèmes cardiovasculaires, troubles de l'humeur et irritabilité, sans compter évidemment les troubles de l'audition : les nuisances sonores ont un impact considérable sur notre vie quotidienne.

Pour ceux qui veulent écouter leur propre musique à place de cette dictature sonore, cela implique de devoir mettre le volume bien plus haut afin de surpasser tout ce bruit de fond. Je trouve cela honteux de la part de la STIB à tous les égards : les quais ne sont pas des centres commerciaux ni des boîtes de nuit !

La STIB a beau dénoncer les nuisances sonores sur ses affiches, il faut aussi s'engager activement pour améliorer l’expérience de transport pour tous plutôt que de tenir une position de façade politiquement correcte. Plutôt que d'investir son argent dans des haut-parleurs Bose, la STIB devrait agir face à ces incivilités, comme par exemple distribuer des écouteurs, former son personnel à faire respecter ce genre de situation, instaurer des zones silencieuses dans certaines rames, ou même imposer des amendes pour les comportements bruyants. Et pourquoi pas quand le budget le permettra, fermer l'espace qui donne sur les voies avec des panneaux insonorisés, voire carrément renouveller les rames avec des modèles plus respectueux de notre bien-être, comme c'est le cas dans d'autres pays ?

En somme, le bruit incessant dans le métro et les bus bruxellois n'est pas seulement une nuisance : il est devenu un symptôme de l’indifférence généralisée envers le bien-être des citoyens. Si nous voulons que la ville de Bruxelles soit réellement agréable à vivre, il est impératif que nous repensions ensemble la manière dont nous utilisons, et respectons, les espaces publics dont le métro et les bus font partie.

Que faire concrètement ?

Au niveau individuel, en attendant de réelles d'actions de la part de la STIB ou des instances publiques, il nous incombe à nous, citoyens responsables et conscients, de demander de manière bienveillante aux personnes qui produisent des nuisances sonores dans les transports publics si elles peuvent couper leur volume. C'est difficile car cela demande du courage, et aussi de pouvoir voir plus loin que sa colère pour réussir à s'adresser à l'autre avec humanité et respect. À défaut de cette approche, qui peut être éreintante au quotidien car sans fin, on pourra effectivement opter pour l'option des boules quiès ou des casques insonorisants. Ci ceux-ci ne masquent pas entièrement la pollution sonore, ils permettent un moindre mal.

Ensuite, pour faire réellement bouger les choses, il conviendra d'interpeller régulièrement la STIB ainsi que les autorités publiques à ce sujet :